Il existe de nombreux choix pour vacciner un troupeau de bovins. Il est nécessaire de prendre ces décisions en étroite consultation avec le vétérinaire de votre exploitation, notamment pour passer en revue les calendriers et protocoles d’administration de ces vaccins. D’autre part, vacciner tout un troupeau représente une dépense non négligeable et demande d’allouer un temps de travail important. Il faut mettre cela en parallèle avec les risques réels, les pertes subies, le coût des traitements curatifs, la possibilité d’appliquer des méthodes alternatives.
Quels sont les intérêts de la vaccination ?
Pour viser une performance optimale dans l’exploitation, il ne faut pas négliger de maîtriser les facteurs de risque non infectieux. La vaccination apporte des bénéfices médicaux, épidémiologiques et économiques à l’exploitation. En effet, elle contribue aux bonnes conditions de travail au sein de l’exploitation. Son administration au troupeau reproducteur permettra de baisser drastiquement le nombre de veaux malades et d’apaiser sur les vaches malades, l’intensité des symptômes et l’expulsion des pathogènes.
Vacciner les mères pour protéger les veaux
Les agents d’entérites néonatales touchent des animaux très jeunes, de quelques heures à quelques semaines. Or, durant cette période à risque, le système immunitaire des veaux n’est pas encore mature, donc efficace. De ce fait, la protection des veaux lors de cette période délicate leur provient presque exclusivement de leur mère, par le colostrum. La vache concentre son patrimoine immunitaire dans le colostrum, transmettant de cette manière son immunité à son veau dès les premières heures de vie. Le colostrum est synthétisé par la vache gestante lors des 6 dernières semaines de gestation. La vaccination des mères génère une importante production d’anticorps spécifiques aux agents pathogènes dans l’organisme de la vache. Ces anticorps spécifiques vont être captés par la mamelle et venir enrichir le colostrum. La période de synthèse colostrale de la vache doit donc être bien menée et la prise de colostrum par le veau doit être satisfaisante.
Quelles alternatives ?
La vaccination des veaux est parfois proposée comme alternative à la vaccination des mères, toutefois son efficacité est très controversée. L’alternative à la vaccination est la maîtrise des facteurs de risques. Remarque : les vaccins sont soumis à ordonnance. La mise en place et le suivi d’un protocole de vaccination ne peuvent être faits que par le vétérinaire de l’élevage.
Quand peut-on s’en passer ?
Quand la conduite d’élevage est maîtrisée et que la situation à risque initiale n’existe plus :
- absence de déficits alimentaires en fin de gestation (qualité du colostrum, vigueur du veau) ;
- conditions de vêlage satisfaisantes (hygiène, éviter le refroidissement du veau) ;
- prise de colostrum satisfaisante (quantité, délai, durée) ;
- hygiène et confort du logement des veaux, (propreté, ambiance), alimentation et abreuvement corrects ;
- possibilité et réflexe d’isoler un veau dès l’apparition d’une diarrhée ;
- limitation des stress, maîtrise des autres maladies.