L’alimentation des bovins est un des premiers postes de dépenses de votre exploitation. Bien choisir la technique utilisée est une clé pour maîtriser ses coûts. Nous en avons évalué quelques-unes !
Saviez-vous que 88%* de l’alimentation des bovins est produite directement sur votre exploitation ? Économique me direz-vous ! Seulement, conduire la nourriture du champ jusque sous le mufle de vos bêtes n’est pas une mince affaire. Le pâturage assure une qualité nutritionnelle importante mais n’est pas accessible à tous, en fonction de la topographie de votre exploitation et des saisons. Collecter l’herbe de vos prairies est alors une alternative séduisante, mais que choisir entre ensilage, enrubannage et affouragement ?
Au naturel : le pâturage !
95%** des bovins en France consomment de l’herbe. Cette dernière est un aliment essentiel pour assurer une bonne santé et un bon développement à ses bêtes ainsi qu’une production de lait de qualité. Faire pâturer ses vaches est l’assurance d’une herbe de très bonne qualité et l’opportunité de valoriser ses champs. Enfin, les apports nutritionnels sont tels que certains compléments sont inutiles, ce qui représente une économie de temps et d’argent non négligeable.
Cependant, quelques inconvénients sont à prendre en compte avant toute décision. Tout d’abord, en hiver, il est parfois compliqué voire impossible de faire pâturer les troupeaux. Ensuite, les exploitations sont de plus en plus morcelées et il n’est plus si facile de faire traverser une route aux animaux. Aussi, le pâturage ne permet pas une maîtrise de la repousse de l’herbe et soumet l’agriculteur aux aléas du climat. Pour finir, il semblerait qu’une alimentation 100% herbe présente des risques d’excès de calcium.
Le stockage : enrubannage ou enlisage ?
Si vous ne pouvez pas faire pâturer vos bêtes, vous pouvez tout de même valoriser vos prairies. Pour cela l’herbe peut être séchée ou fermentée en milieu humide.
L’enrubannage consiste à faucher l’herbe puis la presser pour en faire des balles denses mais légères à l’aide de films plastiques. Cette technique permet d’obtenir un fourrage de bonne qualité nutritionnelle et de limiter les pertes pendant la conservation. Le temps de travail est moindre, lorsque l’on a les bons outils bien sûr ! Ce procédé est optimal lorsque les balles sont correctement confectionnées avec environ 50% de Matière Sèche (MS) et un poids le plus faible possible. Dans le cas contraire, l’enrubannage peut devenir très coûteux puisqu’il implique le transport et le stockage des balles. Or, plus elles seront lourdes, plus les manipulations seront nombreuses et l’empilement difficile. On évalue le coût de cette technique entre 60 euros/ tonne et 213 euros / ha. Enfin, pensez que cette technique nécessite l’utilisation d’une grande quantité de films plastiques, ce qui n’est pas des plus écologiques !
L’ensilage présente une alternative intéressante. Elle consiste à fermenter en milieu humide l’herbe fauchée. Les fourrages sont d’abord broyés avant d’être stockés dans un silo. Sans air, ils se conservent avec un excellent maintien des qualités nutritionnelles. Cependant cette technique n’est plus aussi populaire auprès des agriculteurs car la phase de tassage peut être complexe et donc coûteuse, la MS obtenue est seulement de 30-35% et le coût des machines est un investissement de taille, entre 400 000 et 500 000 euros. Enfin, les risques de pertes sont plus élevés que pour l’enrubannage.
La bonne alternative : l’affouragement au vert !
Cette méthode a le vent en poupe ces derniers temps. Il s’agit d’amener directement l’herbe à l’auge et de compenser notamment le manque de surfaces accessibles au pâturage, tout en valorisant les prairies éloignées et dérobées. Le fourrage est alors riche en azote et n’implique pas de stock. Cette technique supprime une partie logistique importante : pas besoin de clotûre, de bac à eau dans les champs, de broyage de refus, etc. Aussi, il semblerait que la qualité du lait en soit améliorée, notamment pour la fabrication du beurre. L’affouragement en vert est un pas de plus vers l’auto-alimentation.
Ce procédé présente, néanmoins, quelques inconvénients comme la nécessité d’une gestion optimale des prairies pour une bonne qualité nutritionnelle. Cela implique de bien gérer son calendrier, pour faucher au bon moment et assurer une repousse dans les temps, sans pour autant maîtriser les aléas climatiques. Le coût à l’entrée est variable : entre 12 000 et 50 000 pour le matériel. Il faut aussi considérer la dépense quotidienne en carburant et le temps de travail qui est tout de même de 1 à 2h par jour. Selon Protecow, le coût total serait de 50 euros / ha environ.
Le choix de la technique d’alimentation de vos vaches dépend principalement de la taille de votre exploitation et de sa topographie. Quelle qu’elle soit l’investissement en engins agricoles est nécessaire. Pour vous aider, retrouvez notre article sur les différents financements envisageables !
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