Choisir son robot de traite n’est souvent pas une mince affaire : quel emplacement dans le parcours des vaches, quels aménagements, quel budget et quel modèle choisir… Pour commencer son exploitation, faire un agrandissement ou passer de la salle de traite au robot de traite, il faut bien connaître les différents critères à prendre en compte. Comment bien choisir son robot de traite ?
Le robot de traite, aide à l’autonomie des éleveurs bovins
Le robot de traite change la vie des éleveurs : plutôt que de gagner la salle de traite deux fois par jour, avec des week-end d’astreinte, certains éleveurs décident d’installer un robot de traite à l’étable. Robotiser la traite ou investir dans un robot supplémentaire permet de dégager du temps pour le soin et la surveillance des animaux.
La traite robotisée a plusieurs avantages : en effet, elle permet plus de souplesse dans l’emploi du temps, permet à l’éleveur d’avoir moins de contraintes d’embauche ou d’astreinte, surtout les week-ends, favorise la vie de famille, mais surtout, permet à l’éleveur de consacrer plus de temps au bien-être des bêtes.
Comment fonctionne un robot de traite ?
Un robot de traite est une installation électrique utilisant des technologies de reconnaissance et de robotique avancées pour que les vaches soient traites en autonomie. La plupart des robots sont dotés d’un bras mécanique dont les capteurs ou caméras permettent de placer les manchons de traite sur les trayons de la vache. Le robot dispose également d’une machinerie qui permet le pompage et le stockage du lait dans les tanks situés à proximité de l’étable. La stalle de traite se situe sur le parcours des vaches à l’étable, et elles y vont de leur propre gré. La stalle de traite comporte également une zone d’évacuation du fumier.
Quels critères de choix pour mon robot de traite ?
Le robot de traite est un des éléments essentiels de votre exploitation, qui vous accompagne tous les jours et nécessite des performances et une hygiène impeccables..
L’idéal est de choisir un robot de traite solide et durable, et que l’on puisse réparer facilement en cas de panne, avec notamment des parties électriques accessibles et des pièces faciles à changer. L’ensemble doit également être facilement nettoyé et désinfecté. Enfin, le plus important est l’ergonomie de la machine de traite doit être adaptée à un passage quotidien des vaches, et assurer la sécurité du troupeau pour éviter les réformes.
Investir dans un robot de traite : la mise en place du projet ?
Rassemblez les différentes données que vous avez. Les robots de traite représentent un investissement situé entre 150 000 et 200 000 euros en moyenne. L’éleveur peut saisir l’occasion pour améliorer globalement le design de l’étable et peut-être faire des agrandissements : mise aux normes, ajout d’espaces supplémentaires de stockage ou d’abreuvoirs.. Le robot de traite doit être adapté aux bâtiments existants, au parcours des vaches, et aux aménagements envisagés.
Le prix doit comprendre à vos yeux les critères suivants :
- L’état de vos finances : des remboursements en cours et des possibilités de prêts, des salariés,.. En clair, rassemblez vos données de finances, comptabilité et vos investissements en cours pour voir la faisabilité du projet.
- Le retour sur investissement espéré, issu de l’augmentation de la production et de l’amélioration des performances (baisse du nombre de cellules dans le lait, augmentation du nombre de traites par jour, du poids de lait par traite,…etc)
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Enfin, avant de réfléchir au projet, il est important d’estimer le niveau de maturité du troupeau. L’éleveur doit pouvoir estimer en fonction de l’âge du troupeau et du temps passé avec les vaches si elles sont suffisamment indépendantes, autonomes et en confiance mutuelle.
Quelques suggestions :
Le robot de traite Lely Astraunot A5
Le robot Lely est plein de promesses : très automatisé, il nettoie les trayons avec des brosses désinfectées après chaque traite pour plus d’hygiène. Il prend en revanche légèrement plus de place que ses concurrents, mais cela lui permet de faciliter la maintenance, car les pièces sont plus accessibles en cas de panne. Le Lely A5 dispose d’une caméra de reconnaissance qui permet de reprendre la traite même après un coup de patte. Recommandé pour les génisses par certains agriculteurs car moins bruyant, ce robot fait plutôt l’unanimité pour son bon fonctionnement.
Points faibles du Lely : Il prend plus de place que les autres, et certains de ses détracteurs le trouvent brutal et imprécis.
Le robot de traite GEA R9500
Le robot GEA est compact et le bras est très silencieux. Avec ses 1,5 m de large pour 3,5 m de long environ, il présente des performances plutôt convaincantes : la vache passe en moyenne 5-6 minutes dans le robot pour 10-12kg de lait. La caméra 3D s’adapte aux évolutions des mamelles au cours de la lactation.
Un écran permet de surveiller l’animal, une lampe permet d’éclairer la vache, indexer l’auge. Le logiciel fourni avec le R9500 permet des analyses spécifiques du cheptel : statistiques de production et qualité du lait, suivi de la traite et de l’alimentation, identification des vaches qui restent à traire.
Le collier connecté permet d’identifier et de suivre les vaches, de les localiser et d’autres paramètres comme le suivi d’ingestion et ou la détermination des meilleures périodes d’insémination.
Le GEA R9500 dispose en outre de deux chambres de réception : une pour le lait à destination du tank, une chambre pour mettre le lait de côté soit pour les vaches soit à jeter dans un circuit séparé afin de ne pas avoir de contamination. On peut ainsi dévier le lait selon les besoins.
Points faibles du GEA : Tout passe par le même manchon ; le nettoyage, la traite et le lavage du trayon. D’un côté c’est pratique mais d’un autre côté, ça peut en déranger certains du point de vue hygiène.
Le robot de traite DELAVAL V300
Ce robot a l’avantage de disposer d’un mode manuel. Son autre grand avantage est qu’il accepte les mamelles les plus longues, vous n’aurez pas besoin de réformer des vaches si elles ont des mamelles trop longues (contrairement au GEA). Grâce au DELAVAL la qualité du lait est contrôlée. Si les conditions sont rassemblées, le DELAVAL promet d’augmenter la cadence à 3 traites par jour, pour un gain de production immédiate de 2kg par traite, et un gain en moyenne de 3-5 kg sur 2 ans. Le nombre des cellules est réduit de 170 000 à 100 000 cellules sans avoir à réformer de vache.
Points faibles du Delaval : “le plus gros point négatif se trouve dans le prix de la maintenance chez Delaval, belle différence comparée au Lely” selon les utilisateurs du Forum Terre-Net.
Des robots avec les vaches, est-ce une bonne chose ?
Par rapport à une salle de traite, c’est vrai que certains préfèrent garder ce contact avec les bêtes, et ça fait vraiment partie d’une habitude millénaire de traire à la main. Même facilitée par les machines, il est important de garder ce contact entre l’homme et la bête.
C’est pour cela que le robot de traite ne doit pas être une raison pour laisser les vaches à elles-mêmes : au contraire, le temps dégagé par le passage de salle de traite à robot de traite, doit être consacré au temps passé avec les bêtes et à la surveillance de leur alimentation.
On peut allier la technologie avec l’agriculture, on en parle notamment dans notre article sur la Tech en Agriculture.