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Les bénéfices de l’élevage pour l’environnement

Bénéfices de l’élevage pour l’environnement et la société.

 

Aujourd’hui l’élevage semble mal-aimé. Entre les scandales de certains abattoirs, le méthane rejeté par les vaches dans l’atmosphère, ou les algues vertes en Bretagne, l’éleveur a beaucoup à faire avec les opinions contraires.

Certes, le modèle de l’agriculture industrielle a pu introduire un côté disproportionné dans notre modèle de production. Certaines pratiques abusives ont pu installer dans la pensée collective une image négative de l’agriculture. Cependant,  l’agriculture française ne se base pas uniquement sur un modèle extensif. Au-delà de l’agriculture traditionnelle, qui reste un modèle respectueux de l’environnement, les pratiques agricoles se meuvent vers des formes plus responsables.

Quels sont les bénéfices de l’élevage ? Dans quelles conditions celui-ci est-il une pratique durable ? Aujourd’hui, Cowgestion vous explique les relations entre élevage et environnement, et comment l’élevage participe à conserver et créer les écosystèmes.

Pourquoi l’élevage français est-il mal aimé ?

Aujourd’hui l’élevage est victime d’un certain modèle économique : nous produisons trop et gaspillons beaucoup. Certains territoires sont victimes d’une surexploitation des ressources et des sols. En Bretagne par exemple, l’hyper concentration de l’élevage porcin a conduit à la contamination des nappes phréatiques au nitrate.

De plus, et comme d’autres domaines d’activité, l’élevage participe à la pollution atmosphérique. Le méthane (CH4) rejeté par les animaux représente 45% des émissions de GES (Gaz à Effet de Serre) de l’agriculture. En deuxième position vient le protoxyde d’azote (N2O), issu de l’utilisation d’engrais azotés, des résidus de culture et effluents d’élevage. Plus généralement l’élevage contribue à l’émission de pesticides, de particules et de composés azotés comme l’ammoniac et les oxydes d’azotes.

Enfin, l’élevage entre en concurrence avec l’agriculture lorsqu’il s’agit de nourrir les animaux à partir de terres cultivables. On estime que 40% des terres cultivables dans le monde sont destinées à nourrir les animaux. On parle dans ce cas là de concurrence entre nourrir des animaux et nourrir directement les hommes. Il existe un seuil de consommation situé entre 9 et 20 grammes de protéines animales par jour et par humain. Au dessous de ce seuil, les animaux peuvent être entièrement nourris de coproduits végétaux et surfaces agricoles non cultivables.

A l’image de la disproportion de nos besoins, l’élevage de type industriel qui ne prend pas en compte ses effets sur l’environnement contribue à l’épuisement des ressources et au déséquilibre des écosystèmes.

L’élevage contribue à la biodiversité en France

Cependant, l’élevage garde un rôle crucial dans la modélisation des environnements. En effet, c’est grâce à l’agriculture que se forme la biodiversité des territoires. Les troupeaux qui pâturent alimentent tout un écosystème local : les insectes qui se nourrissent du fumier, le fumier qui enrichit la terre, les oiseaux qui se nourrissent des insectes.

L’élevage permet d’entretenir les paysages et de préserver les écosystèmes au niveau physique, biologique et chimique. Les paysages sont broutés par les ruminants, contribuant à la valorisation des terrains non agricoles. Il sont aussi fertilisés par l’épandage des effluents, apportant de la matière organique, carbone et nutriments, et une structuration de la matière des sols. Enfin, les céréales et légumineuses semées pour l’agriculture participent au stockage du carbone et à la filtration de l’eau.

L’élevage contribue à la création des paysages. Le pâturage améliore la gestion des espaces boisés et réduit dans certaines régions les risques d’incendies. Le pastoralisme introduit une grande biodiversité qui permet la valorisation d’espaces inexploités.

Les paysages à Haute Valeur Environnementale (HVE) augmentent la biodiversité

La biodiversité structurale, c’est-à-dire la diversité des écosystèmes et les interactions des espèces vivantes qui y habitent, est maintenue par le travail des éleveurs. Ainsi, entre juillet 2020 et juillet 2021, plus de 11 000 exploitations supplémentaires ont reçu la certification « Haute Valeur Environnementale ».

Les paysages HVE, ou Haute Valeur Environnementale, sont des territoires mettant en valeur les écosystèmes qui existent dans la nature à proximité de l’agriculteur. Avec le paysage HVE, l’éleveur agit sur un ensemble complexe de critères, comme la densité d’animaux à l’hectare, le type de fertilisation, le pâturage ou les pratiques de fauche.

En tout, 19 216 exploitations sont certifiées “Haute Valeur Environnementale” au 1er juillet 2021, sur plus de 300 000 exploitations en France métropolitaine. Ces chiffres traduisent la dynamique des exploitations agricoles françaises vers plus d’intégration des écosystèmes à leur modèle de fonctionnement.
L’élevage est bénéfique à l’emploi en France

Enfin, l’élevage permet la création de nombreux emplois dans l’écosystème humain de la chaîne agro-alimentaire. En effet, selon l’étude de GIS Elevage Demain, l’agriculture en France alimente 811 000 emplois dont 243 000 saisonniers. Les quelque 300 000 exploitations françaises permettent également la création d’emplois indirects : transformation, vente, matériaux dérivés. On estime que chaque emploi dans l’agriculture crée ou maintient en moyenne 1,25 emplois.

L’élevage et le stockage du carbone

Les prairies de pâturage sont des écosystèmes intrinsèquement liés à l’élevage. Elles préservent naturellement les stocks de carbone présents dans les sols. De même, certains milieux favorisent l’augmentation du stockage du carbone dans les sols : forêt, prairie, grandes cultures, cultures pérennes. Ces types de culture permettent de stocker plus de carbone lorsque les conditions sont réunies.

L’INRAE a lancé l’Objectif 4 p 1000, visant à encourager le maintien et la croissance des stocks de carbone enterrés. Ainsi, un taux de croissance des stocks de carbone dans les sols de 4 pour mille chaque année permettrait de réduire significativement la concentration de CO2 atmosphérique. Les prairies, qui préservent en moyenne 85 tC/ha en France, pourraient stocker jusqu’à 110 kg C par hectare et par an.

Réduction des gaz à effet de serre

L’émission de gaz à effet de serre peut provenir des différentes étapes de l’élevage : production d’aliments et leur transport, gaz et déjection des animaux, énergie produite et gestion des déchets. Pour réduire les gaz à effets de serre, différentes pratiques ont été testées pour mesurer leur impact sur l’émission de ces derniers :

  • la modification de la ration des animaux, en substituant par exemple les glucides par des lipides insaturées, ou réduire la teneur en protéines des rations des laitières
  • la valorisation des effluents en développant la méthanisation, qui sont valorisables en biogaz et en fertilisant organique (digestat).
  • la réduction de la consommation d’énergie des bâtiments d’élevage
  • l’augmentation et le maintien de légumineuses dans les praires temporaires

Ces propositions, bien que variables dans leurs effets et selon les conditions de l’exploitation, permettent d’envisager un encadrement durable des rejets de gaz à effet de serre dans l’atmosphère par les bovins (leur fermentation entérique est une des principales causes) et l’élevage en général.

L’élevage, une pratique durable ?

L’élevage est une pratique responsable et durable, à condition d’être pratiquée de manière raisonnée et en tenant compte des environnements. Les agriculteurs savent que c’est en travaillant avec les écosystèmes qu’ils obtiendront des produits de meilleure qualité. Le principal défi de l’agriculture aujourd’hui est de conjuguer avec équilibre ce qui est transmis par l’artisanat et la tradition (techniques de production, lien éleveur animal), le progrès technique (surveillance par capteurs, outils d’agriculture), et les besoins et ressources des hommes.

En tant que consommateur, vous pouvez participer à construire un modèle plus durable d’agriculture à votre échelle :
Vous pouvez vous renseigner sur l’origine et le lieu de production des produits laitiers et de la viande que vous acheter, pour acheter local et en circuit court.
Vous pouvez vous renseigner sur la part versée au producteur, pour encourager les produits qui en vente directe, sans intermédiaire
Enfin, vous pouvez financer des élevages durables par votre épargne avec Cowgestion, la plateforme de financement des élevages bovins.

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Pour aller plus loin :

Élevage et environnement : cercle vicieux ou vertueux ?

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