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Présidentielles 2022 : 8 propositions que l’on retient pour l’Agriculture

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Les élections présidentielles de 2022 approchant, CowGestion s’est pris au jeu d’analyser les différentes idées pour l’agriculture issues des programmes politiques de tous bords. De droite, de gauche ou d’autres bords, nous avons retenu 8 propositions pouvant retenir l’attention des agriculteurs. 

Cependant, nous n’avons pas indiqué l’origine ou le bord politique de ces propositions. Nous souhaitons surtout faire avancer le débat entre les citoyens, administrations publiques et hommes et femmes de terrain. La Rédaction s’est permis des commentaires sur ces propositions, bien entendu ouvertes aux critiques constructives. 

1.Encadrer les négociations avec les centrales d’achat : et ainsi protéger le prix de revient pour le producteur.

Commentaire : Il semble que tous les producteurs s’accordent sur le fait que la rémunération du litre de lait ne varie pas. Un prix minimum du litre de lait peut être imposé, avec une part fixe pour l’éleveur. Un quota de produits français doit être consommé en France, et donc interdit à l’exportation, pour renforcer une consommation locale des produits frais. 

2. Valoriser le passage au bio ou agro écologie, sans surabondance de paperasse, avec calcul de rentabilité d’échelle, en valorisant d’abord les pratiques intelligentes par rapport au terrain et à la rentabilité.

Commentaire : Dans les faits, certains exploitants pratiquent déjà une agriculture qui allie le progrès des dernières technologies aux pratiques éthologiques tournées vers le bien-être des animaux et le respect de l’écosystème. Le bio ne doit pas être le sacro-saint de la réussite agricole : une agriculture durable est une agriculture pensée en cohérence avec l’écosystème local. Une agriculture forte et diversifiée, disposant des armes de la modernité et de la conscience et responsabilité de l’écologie. Le “passage au bio” ne doit pas être une révolution mais une transition, pour accompagner les exploitants vers plus d’autonomie et de libertés dans leurs pratiques vertueuses. 

3. Alléger la charge administrative des agriculteurs et licenciement ou réorientation de cadres de l’agriculture non essentiels.

Commentaire : Cette proposition est corollaire à la précédente, car l’allègement de la paperasse permettra aux exploitants agricoles de mieux se consacrer au terrain. Une digitalisation et simplification des démarches peut être proposée, pour permettre de créer une vraie intelligence collective d’agriculteurs en ligne. Des opérations de crowdsourcing (référendum d’idées) auprès des agriculteurs peuvent être faites via ce biais, qui permettront de faire avancer de manière effective la question de l’agriculture en France. 

4. Faire disparaître les projets de fermes usines. On parle de ferme usine quand l’objectif de rentabilité et de production surpasse l’objectif de bien-être des animaux. 

Commentaire : Ce n’est pas non plus pointer du doigt toutes les exploitations : il existe des exploitations agricoles à grande échelle qui respectent le bien-être des animaux, tout en maintenant leur équilibre financier. Les exploitations qui ne sont pas en équilibre avec l’environnement (par pollution ou surexploitation) ou en cohérence avec l’histoire du lieu (respect des appellations et patrimoine naturel), seront quant à elles sanctionnées. 

5. Rémunérer les agriculteurs pour leurs services environnementaux : sans augmenter leur quantité de formalité administrative. 

Commentaire : Des bonus ou avantages automatiques peuvent être par exemple accordés lorsque les agriculteurs adoptent une bonne pratique parmi plusieurs (énergies, modes d’alimentation, cohérence écosystème etc). 

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6. Valoriser les circuits courts, grâce à des systèmes de transports plus tournés vers les territoires : aussi bien en amont de la chaîne (normalisation des abattoirs portables) qu’en aval (Loi Egelim I & II, produits locaux dans les cantines et restauration collective).  

Commentaire : Ici, l’accent sera mis sur l’économie des énergies de transports, pour limiter les émissions de CO2. Beaucoup d’initiatives sont très édifiantes : par exemple, la plateforme locale de distribution de produits fermiers les Loco Motivés en Ardèche. 

7. Réduire l’importation des protéines de soja brésilien qui causent la déforestation de l’Amazonie, et le remplacer par un renforcement de l’autonomie protéique de la France. 

Commentaire : Il faut créer la transition vers de nouvelles voies de consommation des protéines (légumineuses, tofu local, farine d’insectes) plus locales, pour éviter que notre consommation de protéines dépende de pratiques qui causent pollution et déforestation ailleurs sur la planète. Enfin, des primes peuvent être accordées aux initiatives proposant des sources d’apport en protéines plus durables et respectueuses de l’environnement. D’autre part, cela encourage les produits français issus de l’élevage bovin. 

8. Limiter ou interdire l’usage de produits nocifs pour l’environnement (néonicotinoïdes, glyphosate).

Commentaire :  Le crowdsourcing permet de rassembler les pratiques ayant remporté du succès, et de partager sur divers sujets comme le phytosanitaire, techniques d’enrichissement des sols, les moyens de favoriser la protection des écosystèmes, etc. 

L’agriculture française tient sa place dans une société mondialisée où les marchés déterminent les prix d’une production qui ne revient pas toujours de la même manière au producteur. Pour préserver le futur de la planète, il nous faut être plus à l’écoute de l’agriculture. 

Ces propositions ne prétendent pas à couvrir tous les enjeux de l’agriculture en France aujourd’hui. En voyez-vous d’autres ? Laissez vos réflexions en commentaire. 

 

note : 

On peut observer trois difficultés de la France en tant que producteur agricole. 

 > Les coûts de production de l’agriculture sont plus élevés en France qu’ailleurs en Europe, par exemple les prix de l’abattage du poulet en Allemagne sont très basses.

> Les normes agro-environnementales ne sont pas partout les mêmes, avec des différences de compétitivité en Europe, et des produits importés (soja du Brésil) qui peuvent enfreindre toutes les normes en termes de conditions de production. 

> Les prix et les taxes à l’import comme à l’export font partie de négociations qui permettent l’équilibre économique et diplomatique de la France 

 

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