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Rapport du GIEC : quel avenir pour les éleveurs bovins ?  

cowgestion rapport du giec

Le dernier rapport du GIEC a été rendu public en avril dernier, nous voulions faire un point sur ses rapports à l’agriculture, avant sa version finale en septembre 2022. 

Les effets du réchauffement climatique concernent de près l’agriculture. En effet, en 2019 l’agriculture est responsable d’environ 19% des émissions de Gaz à Effet de Serre français, soit le deuxième poste d’émissions national.

Si le méthane, principal GES issu de l’agriculture, occupe une part importante des émissions, les élevages sont paradoxalement très importants pour préserver la biodiversité de nos territoires. En France, donc, la question se pose de l’avenir réservé aux éleveurs bovins. 

 Quel avenir pour les éleveurs bovins, en contexte de réchauffement climatique ? Comment construire une agriculture durable et qui rende les agriculteurs heureux et fiers de pratiquer leur métier et faire perdurer leurs savoir-faire ? 

Nous avons rassemblé pour vous les points essentiels du rapport du GIEC, ses conséquences directes sur les élevages bovins et des propositions pour le financement d’une agriculture durable et plus équilibrée. 

 

 Ce que dit le dernier rapport du GIEC 

Le dernier rapport du GIEC ne fait qu’appuyer un constat déjà partagé et connu : le réchauffement climatique est bel et bien présent, et incontestablement lié aux activités humaines. 

Plus de 2000 pages de bilan font état des nombreuses conséquences du réchauffement climatique sur la planète et ses habitants. En premier lieu, le réchauffement effectif de la planète est très précisément décrit : 

chiffres rapport giec 2022

Face à ce constat sans appel, une réponse unanime : il faut réduire la voilure. Réduire notre consommation, et surtout penser durable. Car penser nos manières de vivre et de consommer nous permettra de mieux anticiper et prévenir les changements durables de société et trouver un équilibre climatique

Les points d’action recommandés par le GIEC sont les suivants : 

  1. Il faut réduire nos émissions de CO2 drastiquement et immédiatement
  2. Il faut intégrer politiques climatiques beaucoup plus sérieusement
  3. Nous pouvons agir tant qu’il est encore temps, car la fenêtre d’opportunité se referme. 
  4. Le mot d’ordre : la sobriété est essentielle à tous les niveaux
  5. Nous devons changer et faire évoluer nos systèmes énergétiques 
  6. La gestion des espaces naturels doit se trouver au cœur de la neutralité carbone : maintien des zones humides, transformations des pratiques et de la gestion des sols, reforestation, entretien et préservation des puits de carbone. 
  7. La transition devra être sociale et démocratique, avec des changements de gouvernance nécessaires. Les différentes parties prenantes devront être impliquées : citoyens, entreprises, collectivités territoriales et autres acteurs de la société civile. 

D’autres points importants comme le stockage du carbone ou les questions de gouvernance sont également abordés. 

Rapport GIEC et élevage bovin : un conflit d’intérêts irrésoluble ? 

Réduire les émissions de méthane

Le point d’achoppement de l’agriculture, c’est le méthane. En effet, ce dernier contribue à au moins 50% des émissions de GES agricoles. Cependant, les vaches ne sont pas les seules responsables des émissions de méthane dans le monde, ni d’ailleurs les plus grandes émettrices de GES

En novembre 2021, dans le cadre de la COP26 certains pays ont conclu un accord pour réduire de 30% leurs émissions de méthane. Le méthane est en effet le deuxième gaz à effet de serre, mais il a un pouvoir de réchauffement 30 fois supérieur au CO2. 

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En France, les pouvoirs publics encouragent la construction d’unités de méthanisation, qui transforment les déjections animales en biogaz.  Bien que très coûteuses, les unités de méthanisation de plus en plus d’exploitants français, notamment grâce au prix de revient du gaz. En France 646 exploitations sont équipées d’usines de méthanisation. Cependant certains spécialistes ont des réticences sur les effets des engrais issus de la méthanisation sur les sols

Pour l’agriculture française, les principaux leviers sont la modification de l’alimentation des vaches, notamment en introduisant des algues dans leur régime alimentaire.  Par ailleurs, pour réduire les émissions de méthane des vaches, l’INRA a introduit un mélange spécial pour l’alimentation des bovins composé à 20% de lin. 

 

Favoriser une agriculture qui conserve la biodiversité 

En France nous avons une agriculture bien ancrée dans le paysage et dans le territoire national. En 2019, la superficie agricole utilisée (SAU) couvre 45 % de la superficie de la France. Ainsi, les terres arables, cultures permanentes et surfaces toujours en herbe représentent 26,8 millions d’hectares. L’agriculture contribue plutôt à préserver les sols en ajoutant la biodiversité, qui valorise les produits locaux, de saison et responsables. 

Sur le terrain : les insectes, les oiseaux, les organismes et champignons autour du troupeau se nourrissent grâce au pâturage des vaches. Le Pâturage Tournant Dynamique permet, entre autres, une moindre utilisation de pesticides, et un meilleur développement racinaire des plantes, ainsi qu’une meilleure résistance à la sécheresse. 

vaches paysage de montagneLes terres non cultivables de montagne ou dans les zones de maquis ou très rocheuses sont également maintenues en l’état, et préservées des feux de forêts grâce à l’action des troupeaux. 

19 216 exploitations sont certifiées “Haute Valeur Environnementale” au 1er juillet 2021, sur plus de 300 000 exploitations en France métropolitaine.  Avec le paysage HVE, l’éleveur agit sur un ensemble complexe de critères, comme la densité d’animaux à l’hectare, le type de fertilisation, le pâturage ou les pratiques de fauche. 

De nombreux projets engagés pour la biodiversité sont nés au cours des dernières années, qui participent à mieux intégrer la vache dans son environnement. Par exemple, Terre de Liens dont de but est de préserver les terres agricoles par une agriculture biologique et paysanne, ou le projet MOVING2020, pour la valorisation des espaces de montagne par l’agriculture à l’échelle européenne.

Comme nous l’avions expliqué précédemment dans notre article sur les bénéfices de l’élevage pour la biodiversité, les éleveurs bovins et leurs vaches contribuent à la préservation de la biodiversité des territoires en France. 

Loin des feed-lots et de l’élevage intensif

L’agriculture française est, du point de vue de ses standards, relativement plus propre que celle pratiquée dans certaines régions, et en particulier en Amérique. 

Nos fermes ne sont pas “intensives” comme elles peuvent l’être dans d’autres pays. On reste en France à des fermes de moins de 1000 vaches, avec un cheptel moyen français de 117 animaux en 2020. Au US et en Australie, l’invention des Feed Lots a normalisé une forme intensive d’élevage, qui contribue à faire peser la balance climatique vers un besoin de réduction de consommation de viande. 

feedlot vache

De plus, le modèle économique français est riche des produits de son agriculture :

  • La Surface Agricole Utilisée représente plus de 50% de la superficie du pays. Notre terroir est riche et bien exploité. 
  • La balance des exportations de produits agricoles et alimentaires représente 12% du total des exportations françaises de marchandises.comte fromage français production lait
  •  Le fromage est un monument du patrimoine français à lui tout seul, qui s’exporte à hauteur de 37% de la production nationale. 

La réputation à l’étranger de la France doit beaucoup à ses produits, sa gastronomie, et au fromage. Ces exportations traduisent la valeur que nous donnons à nos territoires et aux savoirs-faire de nos régions. Notamment, pour préserver ce patrimoine, de nombreuses AOP et AOC réglementent les produits et techniques. 

Quels leviers d’action pour le citoyen français ? 

Low tech, biodiversité, nouveaux régimes alimentaires, de nombreux leviers d’action peuvent être coordonnés pour une agriculture française plus durable. Nos habitudes et tendances de consommation doivent s’inspirer des modèles vertueux, et non pas contribuer à augmenter la pollution et le réchauffement climatique. 

Côté consommateur : vivez lentement, vivez mieux ! 

Le meilleur moyen pour arriver à la sobriété dont parle le rapport du GIEC, est de ralentir notre rythme et nos habitudes de consommation. En vivant “slow”, en prenant notre temps, peut-être que nous apprécions mieux la saveur de ce que nous consommons. 

Parce que le changement commence par un bilan, vous pouvez dès maintenant calculer votre empreinte carbone. Une empreinte carbone élevée est signe d’un rythme de consommation accéléré : beaucoup de transports utilisant les énergies fossiles, surconsommation et pollution de l’eau, surconsommation de produits issus de métaux ou matériaux rares, etc. 

Le saviez-vous ? L’empreinte carbone des 1% les plus riches était en 2015 13 fois plus importante que celle des 50% les plus pauvres (Oxfam). 

Contre le gaspillage, nous pouvons aussi agir à notre échelle : aujourd’hui un tiers de la nourriture produite en France est gaspillée. En consommant mieux, et moins, avec des actions anti-gaspi (application pour récupérer les invendus des commerçants de son quartier), ou via des associations de revalorisation des déchets. 

Enfin, au delà de la consommation, d’autres leviers sont possibles sur lesquels on peut agir, à l’échelle des individus : 

  • les organisations sociales
  • les chaînes d’approvisionnements 
  • les infrastructures
  • la demande 

S’engager auprès d’initiatives citoyennes, d’associations, ou au sein de sa propre entreprise sont autant de leviers pour être acteur du changement. 

Comment financer une transition propre ? 

Le rapport du GIEC est sans appel : nous avons trois ans pour actionner les leviers qui sont encore à notre disposition. Inverser la courbe d’émission des GES, limiter le réchauffement de la température à 1,5°C, éviter les catastrophes combinées, et assurer un futur vivable sur Terre. 

Par conséquent, il nous faut financer la transition : d’après une estimation d’ETC (Energy Transitions Commission), un think tank anglais, les investissements nécessaires pour arriver à une économie mondiale zéro émission d’ici 2050, les investissements nécessaires représentent 1% à 1,5% du PIB mondial seulement. En revanche, l’inaction coûtera entre 5% et 20% du PIB mondial. L’inaction est donc plus coûteuse que l’action pour le changement climatique . Logo-label-Finansol-noir-fond-blanc

Avec le marché du carbone et la fiscalité écologique, l’investissement est le 3eme levier qui déterminera la transition écologique. Le GIEC invite à multiplier par 3 à 6 les flux financiers destinés à la conservation de la biodiversité et la réduction des émissions de GES. 

La finance peut jouer ce rôle de réallocation des capitaux, déjà suffisamment importants dans le monde, en vue d’une transition verte et juste. En France, le label Finansol a été créé en 1997 pour pouvoir distinguer les produits d’épargne solidaire des autres produits d’épargne. Il  assure aux épargnants une épargne qui contribue réellement à financer des activités génératrices d’utilité environnementale et sociale.

Comment agir pour les éleveurs bovins ? 

La situation est difficile pour les éleveurs bovins, avec de nombreuses heures de travail, un prix des matières premières qui augmente, et un revenu qui diminue. De plus, avec 1 installation pour 3 départs à la retraite, il y a 160 000 fermes à reprendre d’ici 5 ans : l’occasion d’apporter une aide pour permettre aux nouveaux projets de se développer. 

C’est pourquoi nous avons créé une solution simple et ingénieuse qui permet de réunir deux solutions. Cowgestion est une plateforme de financement pour les éleveurs bovins, ayant obtenu le label Finansol pour une épargne solidaire d’impact. 

D’un côté, des sociétés et particuliers placent leur épargne de manière solidaire en souscrivant à des actions de la société CowGestion pour contribuer à la transition agro-écologique.

De l’autre côté, les éleveurs bovins et exploitants agricoles peuvent louer du matériel agricole, ou bien avoir leur cheptel en location. Cette solution de financement agricole par la location permet à l’agriculteur de rembourser des mensualités moins élevées que par l’achat du matériel et du bétail. 

Moins endetté, l’agriculteur est moins sous pression de ses investissements et peut dégager un revenu et améliorer le bien-être des habitants de la ferme. 

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